Ulysse Casanova et ses archives

Un comptable au service de l’histoire du Valais et du Chablais

Les descendants d’Ulysse Casanova ont déposé son fonds aux Archives de l’Etat du Valais. Remarquable du point de vue de son contenu et de la période qu’il couvre, il contient les archives d’un érudit local et réunit notamment une très vaste documentation historique sur le Bas-Valais, de 1350 au milieu du XXe siècle. Le fonds est désormais accessible au public et aux chercheurs, tandis qu’une soirée lui est consacrée au château de Monthey le jeudi 25 octobre 2018 à 19h00.

Ulysse Casanova (1891-1978) : un érudit local aux multiples facettes

Ulysse Casanova (1891-1978) est un personnage aux multiples facettes et aux intérêts divers et variés. Après une scolarité effectuée à Monthey, puis un apprentissage d’employé de banque terminé en 1912, Ulysse Casanova entre au service comptable de la Ciba à Monthey jusqu’à sa retraite en 1950.

Son activité associative est foisonnante : membre de l’Orphéon montheysan (1912) et de l’Harmonie municipale de Monthey, fondateur du groupe montheysan de la Section Monte-Rosa du Club Alpin Suisse (1921) puis trésorier de cette même section, il fut encore membre de la Société fédérale de gymnastique, membre et parrain du drapeau de l’association Pro Ticino.

Ulysse Casanova devient surtout membre de la Société d’histoire du Valais romand en 1921 ; il intègre son comité comme trésorier de 1937 à 1967 et en devient membre d’honneur en 1962. Il est également membre fondateur du Vieux-Monthey (1938), du Vieux-Martigny et du Vieux-Saint-Maurice, dont il devient le président d’honneur en 1975. Cette même année, il est reçu comme neuvième bourgeois d’honneur de la Noble bourgeoisie de Saint-Maurice et reçoit son diplôme des mains du président de la Bourgeoisie René Duroux le 25 juin 1976.

Un fonds d’archives à l’image d’une vie et désormais accessible au public

Le fonds déposé aux Archives de l’Etat du Valais par les descendants d’Ulysse Casanova permet de documenter les multiples activités de cet érudit local hors du commun, qui a notamment rédigé des chroniques sur des sujets pour lesquels il nourrissait un intérêt particulier. Il a également réuni une importante collection de correspondances, de notes manuscrites, de carnets et d’agendas, de registres, d’imprimés ou encore d’affiches qui concernent le Bas-Valais et s’étendent sur une vaste période allant de 1350 au milieu du XXe siècle. Ce très riche fonds de 5 mètres linéaires, dont l’inventaire est consultable sur le site Internet des Archives de l’Etat du Valais (http://scopequery.vs.ch), est désormais mis à la disposition des chercheurs et du public intéressé.

 

Le fonds d’archives Ulysse Casanova

  1. Ulysse Casanova

Né à Monthey le 5 juin 1891, décédé à Saint-Maurice le 1er juillet 1978, bourgeois de Stabio au Tessin, Ulysse Casanova est le fils du tailleur de pierres et sculpteur Cléophée Casanova et le frère de Jean Casanova, également sculpteur. Il épouse Germaine Délez dont il a deux fils, Géo et Jean-Jacques.

Ulysse Casanova effectue sa scolarité à Monthey, puis un apprentissage d’employé de banque (diplômé en 1912). Il entre ensuite au service comptable de la Ciba à Monthey jusqu’à sa retraite en 1950.

Son activité associative est foisonnante : membre de l’Orphéon montheysan (1912) et de l’Harmonie municipale de Monthey, fondateur du groupe montheysan de la Section Monte-Rosa du Club Alpin Suisse (1921) puis trésorier de cette même section, membre de la Société fédérale de gymnastique, membre et parrain du drapeau de l’association Pro Ticino.

Ulysse Casanova devient surtout membre de la Société d’histoire du Valais romand en 1921 ; il intègre son comité comme trésorier de 1937 à 1967 et en devient membre d’honneur en 1962. Il est également membre fondateur du Vieux-Monthey (1938), du Vieux-Martigny et du Vieux-Saint-Maurice, dont il devient le président d’honneur en 1975. Cette même année, il est reçu comme neuvième bourgeois d’honneur de la Noble bourgeoisie de Saint-Maurice et reçoit son diplôme des mains du président de la Bourgeoisie René Duroux le 25 juin 1976.

  1. Le fonds d’archives en quelques chiffres

Le fonds d’archives d’Ulysse Casanova représente près de 4.8 mètres linéaires de document répartis en 32 boîtes d’archives de différents formats et 2 registres. S’il peut paraître relativement modeste, le fonds est néanmoins très riche du point de vue de son contenu. Il renferme ainsi plus de 2000 documents conservés sur de nombreux supports (papier, parchemin…). Près de 1000 documents ont fait l’objet d’une analyse détaillée, au niveau de la pièce, tandis que les autres documents ont été décrits plus sommairement, au niveau du dossier et en fonction d’un classement thématique ou chronologique.

Le traitement complet du fonds, de la prise en charge de ce dernier à la publication de l’inventaire en ligne, a été effectué de manière discontinue entre 2015 et 2018, principalement par les soins de Nicolas Tornay, avec les contributions de Christine Payot et d’Arnaud Meilland.

  1. Typologie du fonds d’archives

Le fonds d’Ulysse Casanova se compose de quatre parties distinctes :

  • Les documents « privés » relatifs à la famille Casanova (Ulysse, son frère Jean, leur père Cléophée). Il s’agit essentiellement de la correspondance et d’une petite chronique familiale.
  • Des chroniques thématiques. Elles ont été constituées par Ulysse Casanova sur divers sujets pour lesquels il nourrissait un intérêt particulier et sur une période comprise entre la fin du XIXesiècle et la fin des années 1960 :
    • chroniques locales (Saint-Maurice, Monthey, Massongex, Salvan) ;
    • chroniques « musicales » (sociétés de chant et de musique de Monthey, chorale d’Epinassey, fanfares valaisannes) ;
    • chroniques « folkloriques » (costumes, généalogie, photographies et gravures) ;

Ces chroniques consistent en un assemblage hétéroclite de documents compilés et collés ou insérés à l’intérieur de cahiers d’école : notes, coupures de presse, photographies, correspondance, cartes de vœux ou encore souvenirs (menus, cocardes).

  • Des documents historiques. Ulysse Casanova a réuni une collection de correspondances, de notes manuscrites, de carnets et d’agendas, de registres, de comptabilités, d’imprimés ou encore d’affiches qui s’étendent sur une vaste période allant de 1350 au milieu du XXesiècle.

Ces documents de supports divers sont répartis dans plusieurs champs thématiques : politique, économique, social, culturel.

  • Les « collections » d’Ulysse Casanova. Hétéroclites, ces collections prennent différentes formes : échantillon de la bibliothèque personnelle d’Ulysse Casanova (ouvrages sur le Valais et éditions anciennes), une collection de petits imprimés et de brochures en lien avec le Valais, affiches et placards politiques (proclamations et édits compris entre le XVIIe et le XXesiècle), quelques photographies (fin XIXe – début du XXe siècle) ou encore collection de gravures.
  1. Quelques documents ou ensembles de documents remarquables

Le fonds d’Ulysse Casanova contient de nombreux documents ou ensembles de documents remarquables et complémentaires à d’autres fonds d’archives déposés aux Archives de l’Etat du Valais (fonds de la Commune et Bourgeoisie de Saint-Maurice ou des Communes de Massongex et Salvan, fonds du Vieux-Monthey ou encore fonds de Jules-Bernard Bertrand).

Il convient en particulier de citer une série de documents politiques d’Adrien-Félix Pottier (1792-1855), figure des libéraux valaisans et cofondateur de la Jeune Suisse. Très précieux pour retracer l’époque mouvementée des années 1830-1850 en Valais, Pottier est au cœur de l’action (cote 5.2.3, 189 pièces). De même, le carnet du notaire Gabriel Guerratty offre une petite chronique de la vie à Monthey de 1808 à 1813, au moment où le Valais est intégré à l’Empire de Napoléon (5.1.2/3). Enfin, un cahier de 17 feuillets retrace le procès de sorcellerie de Margareta Franzen en 1576 (5.3/13).

Le fonds d’Ulysse Casanova, dont l’inventaire est désormais en ligne (https://scopequery.vs.ch), constitue une matière extrêmement riche pour tout historien et permet de compléter de nombreux pans peu connus de l’histoire valaisanne. L’appel est désormais lancé !